Prévenir le risque inondation

Risque inondation


Définition de la notion de risque

La notion de risque suppose une coexistence (conjonction spatiale et temporelle) entre un danger (un aléa) avec des éléments exposés (tout ce qui constitue notre territoire) qui vont être plus ou moins vulnérables à divers degrés. Ces vulnérabilités peuvent être physiques, environnementales, sociétales … On parle ainsi de risque direct.



La gestion du risque inondation cherche à jouer sur ces 3 facteurs, afin de réduire le risque direct :

Risque d'inondation


Le risque indirect correspond à une conséquence de l’aléa, sans pour autant faire partie de l’espace de l’aléa. Ces conséquences peuvent être économiques par exemple (populations isolées car réseaux de circulation coupé, chômage technique, trafic aérien bloqué…).



Qu’est-ce qu’une crue ?

Une crue est différente d’une inondation

Une crue est une augmentation du débit et du niveau des eaux d’un cours d’eau. Cela n’implique pas nécessairement un débordement de ce dernier.

A l’inverse, une inondation est définie comme un phénomène où les eaux d’un cours d’eau débordent de son lit et recouvrent des surfaces normalement hors d’eau (lit majeur).


Crue décennale, crue centennale… ?

Ces termes, souvent employés, sont très importants dans le domaine de la gestion du risque inondation. Ils sont malheureusement souvent mal interprétés.

  • Une crue décennale (Q10) est une crue qui a une probabilité d’ 1/10 de se produire en une année. La récurrence de ce phénomène est donc importante, mais l’aléa est le plus souvent limité.
  • Une crue centennale (Q100) est une crue qui a une probabilité d’ 1/100 de se produire en une année. L’occurrence est ici beaucoup plus faible, mais l’aléa est plus souvent dommageable pour les enjeux implantés dans les zones à risque.

Il existe plusieurs types de crues :

  • les crues lentes atteignent leur pic (débit et hauteur maximales) en quelques jours. Ainsi si l’eau monte lentement, le retour à la normale est également long. Les cours d’eau concernés par ce risque sont souvent d’importants cours d’eau (le Rhône, la Saône, la Seine…).
  • Le ruissellement ne dépend pas d’un cours d’eau, mais de l’intensité des précipitations et de la topographie d’un territoire. S’il pleut beaucoup sur une ville, les parkings souterrains et autres points bas seront sous les eaux.
  • Les crues rapides sont caractérisées par une montée des eaux rapide et souvent violente. Le débit de pointe (débit maximal d’une crue) est atteint en quelques heures, tout comme le retour à la normale.
  • les remontées de nappe se produisent suites à des épisodes pluvieux intenses qui saturent les nappes phréatiques.


Le bassin versant de l’Azergues est affecté par des crues rapides de divers origines

Les crues d’origine océanique

Générées par des pluies de longue durée apportées par les flux d'Ouest, elles se produisent préférentiellement au printemps et à l'automne, et provoquent une montée progressive et généralisée du niveau des cours d'eau. La crue de mai 1983 en est l’archétype ;


Les crues cévenoles

Durant l’automne, les remontées de masses d'air chaudes saturées en humidité provenant de la Méditerranée, se heurtent aux masses d'air froides continentales, déversent de gros cumuls de pluie en peu de temps (de l'ordre de 100 mm en 24 h). Ces épisodes génèrent des crues rapides (vitesse de montée des eaux supérieure à 20 cm/h). Si ces épisodes peuvent être généralisés (cas de la crue de décembre 2003) ils peuvent également être plus localisés comme en novembre 2008.


Les crues d’orages

Durant la période estivale, les crues d’orage sont le fait de pluies de forte intensité (> 70 mm en moins d'une heure) plutôt localisées. Elles affectent ainsi davantage les petits ruisseaux affluents où elles génèrent des crues torrentielles. La crue du 05 juillet 1993 en haute Azergues est caractéristique de ce type de crue.


Les crues mixtes

Ces crues sont le résultat de la concomitance de plusieurs de ces phénomènes. On pourrait ajouter l’influence de la Saône (crue lente) qui peut créer une inondation majeure au niveau de la confluence de l’Azergues et ce jusque dans toute la plaine des Chères, comme en témoigne la crue de novembre 1840, qui fut une catastrophe à l’époque.

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